le Cinema LE NORMANDY

Le Normandy attend un plan

La Ville se dit prête à s'engager dans la réhabilitation du lieu à condition d'un projet « bien ficelé ».



Alors que la Ville du Havre s'attaque à la rénovation de son centre ancien (notre édition du jeudi 1er avril), les habitants de la rue Aristide-Briand attendent toujours de connaître le sort de l'ancien cinéma Le Normandy. Un chef-d'œuvre style art déco passé au rang de verrue paysagère.
Un grand panneau « A vendre » barre toujours sa façade classée. Edouard Philippe, adjoint à l'urbanisme, l'a rappelé aux riverains mardi dernier : pas question pour la municipalité de racheter le bâtiment au prix jusqu'alors demandé par les propriétaires privés. « C'est l'assurance de leur faire un cadeau et d'en faire supporter le coût aux Havrais. »

L'état de dégradation très avancé nécessiterait inévitablement des travaux d'envergure. « Et, avec une façade classée, on ne peut pas faire n'importe quoi », précise Edouard Philippe. Deux hypothèses se profilent : celle, peu probable, d'une rénovation pour une nouvelle salle de spectacles, et celle d'une transformation à vocation commerciale ou immobilière, voire les deux.

« Une offre aux alentours de 500 000 € »
« Si un projet bien ficelé nous est présenté, alors la Ville s'engagera », assure Edouard Philippe. « Il semblerait que le propriétaire soit sur le point de bouger », confie par ailleurs prudemment ce dernier. De son côté, le propriétaire en question, Franck Spahija, ne semble pourtant pas pressé de céder son bien. Celui-ci évoque une offre « aux alentours de 500 000 € » venue dernièrement d'un promoteur. Et ce contact, assure-t-il, ne résulte pas de son initiative. « Je n'y suis pas spécialement attaché outre mesure », lance Franck Spahija au sujet du Normandy. Ce qui ne l'incitera pas pour autant à le brader.
« S'il persiste à ne rien faire, il finira par perdre beaucoup d'argent », remarque Edouard Philippe. Par ailleurs, une procédure peut l'obliger à réaliser les travaux nécessaires, si les conditions de sécurité l'exigent un jour.
Thomas Dubois